Tohu-bohu by Louis Charbonneau

Tohu-bohu by Louis Charbonneau

Auteur:Louis Charbonneau [Charbonneau, Louis]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Policier
Google: -WRuQwAACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1958-04-14T23:00:00+00:00


Chapitre IX

Toujours très prudemment, Phil Nelson quitta la grand-route et pénétra dans la cour du motel. L’enseigne de néon rouge annonçait toujours une chambre libre. Un homme était planté au bord de la route et semblait guetter dans la nuit. Il jeta un coup d’œil à Phil. C’était le propriétaire du motel.

Phil lui fit un signe amical, mais l’homme ne parut pas le voir. Il ne bougea pas.

Phil rangea sa Buick devant son bungalow. Avant de sortir de la voiture, il fouilla dans sa poche pour prendre la clé de sa chambre, puis il sortit et ferma sa voiture à clé. Il y avait, sur le siège arrière, des brochures et des échantillons pour lesquels il avait dû verser un cautionnement à sa boîte. Si on les lui volait, il perdrait l’argent de la garantie.

Il se retourna encore vers la route où l’homme se tenait debout, immobile et seul. Phil se demanda ce qu’il faisait là. Rien du tout, sans doute. Il aimait peut-être la solitude. Sinon, pourquoi dirigerait-il un motel comme celui-ci, loin de tout ?

Phil mit une bonne minute à glisser sa clé dans la serrure et se dit qu’il avait son compte. Il n’avait vraiment pas besoin d’une autre bouteille.

Enfin, la clé pénétra dans la serrure et tourna. Phil poussa la porte et mit le pied à l’intérieur. Presque tout de suite, il eut l’impression désagréable qu’il y avait là, dans le noir, quelqu’un aux aguets. Du coin de l’œil, il vit quelque chose remuer et, soudain, il sentit tout un côté de son crâne s’enfoncer. Il tomba en avant et s’abattit, comme une chiffe, sur le plancher. Pendant un instant, ce fut le noir absolu, aveuglant. Puis la douleur survint. Une douleur incroyable, stupéfiante, qui lui traversait la nuque.

Des mains le saisirent brutalement, le retournèrent et le soulevèrent. L’esprit de Phil ne fonctionnait pas encore normalement. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Tout cela tenait du cauchemar.

On lui tordit violemment les bras derrière le dos ; Phil poussa un gémissement de souffrance. Une main rude et brûlante le bâillonna. Puis une lumière jaillit.

Un individu venait de lâcher l’interrupteur de la lampe de bureau quand Phil l’aperçut. Il était petit, guère plus grand que Phil, mais sa figure avait un air dur et sûr de soi que Phil n’avait jamais eu. Nelson n’avait jamais vu ce type-là.

Il songea soudain, avec une certaine horreur scandalisée, que c’étaient des cambrioleurs. Des bandits ! Il essaya de se débarrasser la bouche de cette main qui l’étouffait et sentit qu’on lui tordait les bras. Tout près de son oreille, un homme se mit à rire derrière lui. Quant au gringalet, il eut une moue dégoûtée et s’écria :

— Mais c’est pas lui ! C’est pas du tout ce salopard !

— Quoi ?

— Je te l’ai dit ! Toutes ces saloperies dans sa valise. C’est encore un de ces connards de commis voyageurs !

La phrase jaillit, claire et distincte, à travers la brume qui obscurcissait le cerveau de Phil. Soudain, on lui lâcha les bras et la main s’écarta de sa bouche.



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